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LE CORPS PARLANT

Xe Congrès de l’ AMP,

Rio de Janeiro 2016

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La chair dans Le Visible et l’Invisible

« Cette chair a nourri la réflexion de Merleau-Ponty dans son ouvrage inachevé

Le Visible et l’Invisible

, livre auquel Lacan a consacré quelque attention au cours

de son Séminaire Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse. »

p. 108

Le corps, lieu de l’Autre du signifiant

« Le signe découpe la chair, la dévitalise et la cadavérise, et alors le corps s’en

sépare. Dans la distinction entre le corps et la chair, le corps se montre apte à

figurer comme surface d’inscription, le lieu de l’Autre du signifiant. »

p. 109

Le mystère de l’emprise du symbolique sur le corps

« Pour nous, le mystère cartésien de l’union psychosomatique se déplace. Ce

qui fait mystère, mais qui reste indubitable, c’est ce qui résulte de l’emprise du

symbolique sur le corps. Pour le dire en termes cartésiens, le mystère est plutôt

celui de l’union de la parole et du corps. De ce fait d’expérience, on peut dire

qu’il est du registre du réel. »

p. 109

Substitution du parlêtre lacanien à l’inconscient freudien

« Cette métaphore, la substitution du parlêtre lacanien à l’inconscient freudien,

fixe une étincelle. Je propose de la prendre comme index de ce qui change dans

la psychanalyse au XXIe siècle, quand elle doit prendre en compte un autre ordre

symbolique et un autre réel que ceux sur lesquels elle s’était établie. »

p. 109

Le sinthome d’un parlêtre, c’est un événement de corps

« Comme vous le savez, le symptôme en tant que formation de l’inconscient

structuré comme un langage, c’est une métaphore, un effet de sens, induit par la

substitution d’un signifiant à un autre. En revanche, le sinthome d’un parlêtre,

c’est un événement de corps, une émergence de jouissance. »

p. 110

Être le symptôme d’un autre corps

« Le corps en question d’ailleurs, rien ne dit que c’est le vôtre. Vous pouvez

être le symptôme d’un autre corps pour peu que vous soyez une femme. Il y a

hystérie quand il y a symptôme de symptôme, quand vous vous faîtes symptôme

du symptôme d’un autre, c’est-à-dire symptôme au second degré. »

p. 110

La métaphore nous donne l’enveloppe formelle de l’événement de corps

« Ainsi, de Freud à Lacan, nous dirons que le mécanisme du refoulement est

explicité par la métaphore, comme de l’inconscient au parlêtre, la métaphore

nous donne l’enveloppe formelle de l’événement de corps. »

p. 110

Le refoulement, un chiffrage qui travaille pour la jouissance qui affecte le

corps

« Le refoulement explicité par la métaphore, c’est un chiffrage et l’opération de

ce chiffrage travaille pour la jouissance qui affecte le corps. »

p. 110

L’escabeau, croisement de la sublimation freudienne et du narcissisme

« L’escabeau, c’est un concept transversal. Cela traduit d’une façon imagée

la sublimation freudienne, mais à son croisement avec le narcissisme. (…)

L’escabeau est la sublimation, mais en tant qu’elle se fonde sur le je ne pense pas

premier du parlêtre. »

p. 110

Le sinthome tient au corps du parlêtre

« Le sinthome, en revanche, comme symptôme du parlêtre, lui, tient au corps

du parlêtre. Le symptôme surgit de la marque que creuse la parole quand elle

prend la tournure du dire et qu’elle fait événement dans le corps. L’escabeau est

du côté de la jouissance qui inclut le sens. En revanche, la jouissance propre au

sinthome exclut le sens. »

p. 111

Faire une analyse, mettre à jour la jouissance opaque du symptôme

« Faire une analyse, c’est travailler à la castration de l’escabeau pour mettre à jour

la jouissance opaque du symptôme. Mais faire la passe, c’est jouer du symptôme

ainsi nettoyé pour s’en faire un escabeau »

p. 111

Le corps se sépare du parlêtre pour passer au registre de l’avoir

« L’inconscient, quand il est conceptualisé à partir de la parole, et non plus à

partir de la conscience, porte un nom nouveau : le parlêtre. L’être dont il s’agit

ne précède pas la parole. C’est au contraire la parole qui décerne l’être à cet

animal par effet d’après coup, et dès lors son corps se sépare de cet être pour

passer au registre de l’avoir. Le corps, le parlêtre

ne l’est pas, il l’a

. »

p. 112

Le corps parlant avec ses deux jouissances

« Le parlêtre a affaire avec son corps en tant qu’imaginaire comme il a affaire

avec le symbolique. Et le troisième terme, le réel, c’est le complexe ou l’implexe

des deux autres. Le corps parlant, avec ses deux jouissances, jouissance de la

parole et jouissance du corps, l’une qui mène l’escabeau, l’autre qui soutient le

sinthome. »

p. 112

Jacques-Alain Miller